La dépression post-partum, un trouble qui peut toucher à la fois les mères et les pères, se manifeste fréquemment après la naissance d’un enfant. Son niveau de sévérité est sujet à variations en fonction de la nature et de l’intensité des symptômes observés. À la différence du baby blues, également connu sous le nom de syndrome du troisième jour, la dépression post-partum tend à persister sur une plus longue période, surtout lorsque son traitement n’est pas amorcé précocement.
La dépression post-partum, c’est quoi ?
La dépression post-partum, également connue sous le nom de dépression postnatale, est un trouble dépressif qui se manifeste après l’accouchement et peut survenir à tout moment au cours de la première année suivant la naissance du bébé. Elle revêt une gravité supérieure au baby blues et nécessite une prise en charge appropriée.
Les nouvelles mères sont touchées par la dépression post-partum dans une proportion de 15 à 20 %. Parmi elles, environ 7 % présenteront des symptômes de dépression sévère au cours des trois premiers mois suivant l’accouchement, tandis que 19 % éprouveront des symptômes légers à modérés.
Selon les recherches, le taux de dépression postnatale connaît généralement un pic trois mois après la naissance, pour ensuite diminuer progressivement. Entre trois et six mois après l’accouchement, environ 41 % des mères présentent des signes de fatigue, parfois confondus avec des symptômes dépressifs, même si elles ne souffrent pas de dépression postnatale à proprement parler.
Quels sont les symptômes de la dépression post-partum ?
Voici une liste de symptômes caractéristiques de la dépression post-partum :
- Éprouver une profonde tristesse sans raison apparente.
- Verser fréquemment des larmes sans explication.
- Faire face à un épuisement permanent ou à des problèmes de sommeil, tels que dormir excessivement ou avoir des difficultés à dormir.
- Ressentir un sentiment de dévalorisation ou une culpabilité excessive, comme l’impression d’être un parent inadéquat ou de trouver complexe le lien avec son bébé.
- Présenter de l’irritabilité.
- Éprouver une anxiété intense, en particulier concernant le bien-être de son enfant.
- Être incapable de s’occuper de son enfant de manière adéquate ou refuser de passer du temps avec lui.
- Ne pas ressentir de plaisir lorsque l’on s’occupe de son enfant, même si l’on en est capable.
- Perdre tout intérêt pour des activités autrefois appréciées ou ne plus y trouver de satisfaction.
- Subir des changements dans l’appétit.
- Avoir le sentiment que les choses ne s’amélioreront jamais.
- Tendance à l’isolement social.
- Présenter des idées suicidaires.
Si vous ressentez l’un de ces symptômes et que vous vous trouvez dans une situation de détresse, il est vivement recommandé de consulter un médecin ou un psychologue ou vous rendre dans un centre PMI. Si vous avez des préoccupations quant à votre sécurité ou celle de votre bébé, il est impératif de consulter un médecin sans délai ou de vous rendre immédiatement aux services d’urgence d’un hôpital.
Pour une assistance immédiate, appelez le 15 (SAMU)
Que faire si vous vous inquiétez pour votre conjointe?
Si vous suspectez que votre partenaire, ou une mère de votre cercle proche, traverse une dépression post-partum, il est important de reconnaître sa souffrance sans la sous-estimer, évitant ainsi d’accentuer son sentiment de culpabilité et d’incompétence.
Il est également recommandé de lui offrir une oreille attentive, sans porter de jugement, de l’encourager à consulter un professionnel de la santé, et de lui demander comment vous pouvez lui apporter votre soutien.
Quelles sont les causes de la dépression post-partum ?
Les experts s’accordent à dire qu’il n’y a pas de cause unique à la dépression postnatale, mais plutôt une combinaison de facteurs qui peuvent tous contribuer à son déclenchement et à sa persistance.
La dépression post-partum peut partiellement découler de causes physiologiques, telles que des changements hormonaux, le manque de sommeil et l’épuisement. Toutefois, elle peut également être déclenchée par les bouleversements majeurs de la vie provoqués par l’arrivée du bébé. De plus, elle peut résulter du sentiment d’être submergée par les responsabilités et d’un déséquilibre entre les tâches quotidiennes et les activités plaisantes.
L’arrivée d’un enfant, surtout le premier, amène la mère à assumer un nouveau rôle, ce qui entraîne une réorganisation significative de son identité. Cette transformation peut souvent faire ressurgir des souvenirs de l’enfance et conduire à une réévaluation de la relation avec sa propre mère, provoquant ainsi des perturbations intérieures importantes. De plus, l’arrivée d’un enfant peut être associée à divers deuils, notamment le deuil de la vie préalable, le deuil de l’enfant idéalisé et le deuil de la maternité idéale.
En outre, l’arrivée d’un enfant peut parfois engendrer de grandes attentes, comme la réconciliation d’un couple fragilisé, la restauration de l’estime de soi d’une mère vulnérable, ou la comblement d’une carence affective. Dans de telles situations, les premières semaines peuvent être décevantes et susciter des sentiments dépressifs significatifs.
Les facteurs de risque
Les femmes qui ont un antécédent de dépression ou d’anxiété, que ce soit dans leur passé ou pendant leur grossesse, sont plus susceptibles de développer une dépression post-partum.
D’autres facteurs de risque identifiés comprennent :
- Avoir récemment vécu des événements stressants, tels qu’un déménagement ou des problèmes financiers.
- Manquer de soutien social.
- Présenter une faible estime de soi.
- Avoir une satisfaction conjugale moindre.
- Rencontrer des difficultés dans l’allaitement.
- Avoir un antécédent familial de dépression ou de troubles de l’humeur.
Quelles sont les conséquences possibles ?
La dépression post-partum peut entraîner une diminution de la capacité du parent à s’occuper de manière adéquate de son enfant, ce qui réduit les interactions entre eux.
En l’absence de traitement, la dépression post-partum peut avoir des conséquences non seulement sur la mère ou le père qui en souffre, mais également sur le développement du lien d’attachement entre le bébé et le parent affecté par la dépression.
Ce trouble peut potentiellement perturber le développement cognitif, social et émotionnel de l’enfant. Par exemple, l’enfant pourrait éprouver des problèmes de sommeil, des coliques plus fréquentes et des retards dans son développement. Les difficultés émotionnelles, les troubles du comportement et les problèmes cognitifs peuvent également se manifester et persister jusqu’à l’adolescence.
Dans ce contexte, il est essentiel que le conjoint ou la conjointe de la personne souffrant de dépression, ainsi que les autres membres de son cercle proche, veillent à ce qu’elle obtienne l’aide dont elle a besoin.
Comment traiter la dépression post-partum ?
La dépression post-partum requiert une intervention médicale immédiate. Bien que le soutien du conjoint, des amis, des membres de la famille et des groupes de soutien soit essentiel, une assistance professionnelle est également indispensable. En l’absence de traitement, la dépression peut persister pendant une période prolongée.
Étant donné que le traitement est plus efficace lorsqu’il est initié précocement, les mères ou les pères qui pensent être affectés par la dépression post-partum devraient en discuter avec un professionnel de la santé, tel qu’un médecin, un psychologue ou une infirmière clinicienne.
Le professionnel de la santé consulté évaluera la pertinence du traitement en fonction de la gravité des symptômes dépressifs et des problèmes de santé mentale présents avant la grossesse.
Pour certains parents, une psychothérapie pourrait être envisagée, tandis que d’autres pourraient nécessiter des antidépresseurs pendant une période déterminée. Cette démarche contribuera à aider le parent souffrant de dépression post-partum à retrouver le sourire et à profiter pleinement de la période avec son bébé.